Wes Anderson -The Grand Hotel Budapest-
‘’You see, there are still faint glimmers of civilization left in this barbaric slaughterhouse that was once known as humanity. Indeed that's what we provide in our own modest, humble, insignificant... oh, fuck it.’’ Merci pour ta poésie Wes Anderson. À l’âge de 48 ans, il a écrit, réalisé et produit une dizaine de films et stop-motions, Le Grand Hotel Budapest étant l’un de ses plus grand succès, mais pourquoi ? Tout d’abord, qui est Wes Anderson ? La réponse est très simple ; un véritable artiste du cinéma. Il étudié et grandit au Texas et a utilisé son l’école pour ses lieux de tournages de Rushmore, un film sorti en 1998 qui raconte l’histoire d’un jeune élève tombé amoureux d’une professeure… C’est lors de ses études de philosophie que Anderson rencontre Owen Wilson (l’acteur américain blond au nez cassé, si vous ne voyez pas de qui il s’agit) avec qui il va collaborer pendant de nombreuses années. Ses trois premiers films, soit Bottle Rocket, Rushmore et The Royal Tenenbaums ont été écrits en coopération avec Owen, qui va aussi jouer dans certains d’entre eux. Une autre grande collaboration de Wes Anderson est celle qu’il garde aujourd’hui encore (puisqu’il a joué dans tous ses films depuis Rushmore) avec l’acteur Bill Murray (qui a joué dans Lost in Translation, si cela peut vous rappeler son visage et fait la voix de Garfield! si cela peut… bref). The Royal Tennebaums connait un énorme succès lors de sa sortie en 2001 et va même jusque rendre Anderson victime de son propre succès ; il vient de placer la barre très haute pour ses prochains long-métrages qui ne seront pas aussi bien reçus par la critique comme The Life Aquatic with Steve Zissou, un film inspiré par le héros d’enfance de Anderson ; Jacques-Yves Cousteau. Le prochain grand succès de Wes Anderson va donc apparaître en 2012, il s’agit de Moonlight Kingdom et comme je l’ai lu dans une critique ; c’est un rare film d’enfants, qui n’est pas pour les enfants (même si en réalité il n’y a rien de si dérangeant, ou ‘’compliqué’’, dans ce film). La bande sonore de Moonlight Kingdom (par Alexandre Desplat) est tout ce qui complète l’univers farfelus et si spécial qu’a construit Anderson. C’est 2 ans plus tard que The Grand Budapest Hotel fait sa grande sortie et ne déçois pas les critiques. Une fois de plus la bande sonore (toujours Alexandre Desplat) est grandiose (presque magique) et s’accorde absolument parfaitement avec l’histoire, les personnages et les scènes auxquelles chaque chanson correspond. Anderson est très perfectionniste et va souvent ajouter les dernières touches au maquillage et aux costumes, ces éléments artistiques, avec le décor, la musique, le cadrage (qui est particulier dans ce film ; toujours parfaitement centré) forment l’identité du film. Le style de Wes Anderson se raffermit à travers chacun de ses nouveaux longs-métrages et le Grand Hôtel Budapest n’échappe pas à cette règle. Les couleurs utilisées dans ce film constituent une de ses plus grandes caractéristiques et est une nouveauté. Anderson n’a jamais autant exploité les couleurs dans un long métrage. Par exemple l’histoire de ce film se déroule dans les années 1930, 1960 et 1980 et pour chaque période correspond une palette de couleur ; les années 1930 ont des couleurs beaucoup plus saturées et vives tandis que les années 1980 ont des couleurs beaucoup plus neutres et délavées. Ou encore le fait que chaque grande institution de l’hôtellerie dans le monde possède une couleur qui lui est propre, le violet correspondant à l’hôtel Budapest. C’est une histoire que l’on a l’impression de déjà connaître par cœur, mais qui est racontée d’une manière tellement différente et pertinente que l’on regarderait le film à nouveau dès que possible. On est plongé dans la poésie que suggère cet univers par son aspect artistique mais surtout par le jeu d’acteur assez particulier. Les films de Wes Anderson ne laissent pas indifférents. Et c’est ici que se termine (enfin) cette capsule sur ce grand réalisateur. Mais ne vous inquietez pas…
‘’The beginning of the end of the end of the beginning has begun.’’
(Anderson sort un nouveau stop-motion en Mars, Isle of Dog)