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L'inconnu

Il y avait un homme, de nom inconnu, dans le merveilleux anonymat qu’offrent les transports en commun. Il arrive, il faut attendre le métro. Une multitude de visages défilent minute après minute, seconde après seconde. Parfois, des yeux, une bouche, des cheveux, des traits du visage sortent du commun.

Chez cet homme, on retrouvait cet extraordinaire que l’on voit parfois, ce visage que, après avoir remarqué, nous ne pouvons nous empêcher de regarder. Il avait les cheveux noirs, mais ils ne semblaient pas teints. Ses yeux, peut-être bleus ou verts, brillaient d’intelligence. Ses traits bien définis, ses cheveux foncés et ses yeux pâles rappelaient parfaitement les visages communs d’Europe de l’Est, peut-être plus spécifiquement de Serbie, mais qui captaient fascination et admiration autre part dans le monde.

Le métro arrive. Les portes s’ouvrent, il avance. Le métro part et il saisit un poteau pour regagner son équilibre. À sa main droite, sur son doigt de mariage, il y avait une bague dorée assez large. C’était une bague avec une sorte de sceau, mais elle était retournée de telle sorte qu’on pouvait la prendre pour une bague de mariage. Ce n’était pas non plus une hypothèse totalement farfelue, puisqu’il paraissait avoir la trentaine.

Après quelques stations, le métro s’arrête, il descend.

Peut-être allait-il au travail après une assez longue pause comme le suggérait son habillement sobre et professionnel. Peut-être venait-il de finir de travailler et qu’il rentrait, que dans quelques instants il embrasserait sa femme et ses enfants. Peut-être qu’en fait ce n’était qu’une simple bague de famille qu’il portait à sa main, marque même de la solitude de cet homme, et peut-être retournait-il à son appartement vide et sans vie, si ce n'était pour une plante en pot solitaire dans un coin du salon. Il se dirigeait peut-être à ce même appartement pour se coller devant son ordinateur et se régaler d’un élaboré plat de pâtes décongelées. Il se dirigeait peut-être vers un petit restaurant chic pour rencontrer une femme en talons et robe rouge. Il se dirigeait peut-être vers un petit magasin d’articles de décoration faits à la main, perdu au milieu de cette masse de firmes internationales. Il se dirigeait peut-être vers un pont, d’où il allait sauter et mettre un terme à sa misérable existence. Il sortait peut-être tout simplement du métro, sans destination, sans but et sans une seule pensée…


 
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